Le cannabis médical est utilisé dans beaucoup de pays comme nous l’expliquions dans l’article sur la législation du cannabis dans le monde. Mais qui sont les bénéficiaires et pourquoi l’utilisent-ils?

Que savons-nous sur le cannabis médical?

Malheureusement, il y a assez peu de recherches sur les effets du cannabis médical, car il a longtemps été prohibé. En Suisse, le Conseil Fédéral a autorisé en octobre 2018 des projets pilotes pour tester les effets du cannabis sur les consommateurs. Jusque là, considéré uniquement comme un stupéfiant, il était interdit de l’utiliser même pour la recherche scientifique. Il existe déjà quelques études empiriques et cliniques, mais elles vont augmenter ces prochaines années. Ce site internet regroupe de nombreuses observations et recherche sur différentes pathologies comme parkinson, l’épilepsie ou les douleurs chroniques.

Si les études scientifiques ne sont pas aussi poussées que sur d’autres molécules thérapeutiques, le cannabis est reconnu comme efficace. Il est également avéré que certains médicaments sont bien plus dangereux et sont tout de même prescrits. De nombreuses personnes l’utilisent à la place d’opioïdes, comme la morphine, qui crée une très forte dépendance et peut causer la mort en cas de surdosage. Il est en revanche impossible de mourir de surconsommation de  fleurs de cannabis en les fumant. Les connaissances sur le cannabis sont suffisantes au niveau de la toxicité du produit et de son efficacité pour qu’il soit mis sur le marché comme tout autre médicament. De plus, il est normal que les études cliniques continuent après une mise sur le marché.  Les autorités sanitaires américaines, canadiennes, israéliennes ou encore allemandes estiment que les connaissances sur le sujet sont suffisantes pour en prescrire.

Ainsi, si des patients ressentent une amélioration de leur état et qu’il est moins dangereux que les médicaments traditionnellement prescrits pour leur pathologie, il n’y a aucune raison médicale à ne pas l’utiliser, même si peu d’études cliniques existent sur le sujet.

Qui utilise du cannabis médical?

Beaucoup de monde. Tout d’abord le cannabis a des propriétés anti-vomitives, analgésiques, anxiolytiques, relaxantes, somnifères, antalgiques, stimule l’appétit et anticonvulsif. D’après les recommandations en vigueur au Canada, le cannabis peut-être prescrit par un médecin pour un très grand nombre de troubles que nous citons ci-dessous.

Pour quelles pathologies est prescrit le cannabis?

  • Réduire les vomissements lors d’une chimiothérapie
  • Aider à la prise de poids pour les patients atteints du SIDA, d’un cancer ou d’anorexie
  • La sclérose en plaques
  • Épilepsie
  • Douleurs chroniques et aiguës.
  • Arthritides et troubles musculosquelettiques tels que la goutte, la polyarthrite ou la fibromyalgie.
  • Troubles du mouvement (Huntington, Parkinson, syndrome Gilles de La Tourette…)
  • Glaucome
  • Asthme
  • Hypertension
  • Stress et troubles psychiatriques
    • Anxiété, trouble du sommeil, stress post-traumatique, sevrage alcool et opioïdes, schizophrénie
  • Maladie Alzheimer et démence
  • Inflammation de la peau (psoriasis, dermatite…)
  • Trouble gastro-intestinal
    • Maladie du foie : hépatite, fibrose…
    • Pancréas : diabète, pancréatite
    • Métabolique : obésité, diabète
  • De manière plus générale quand cela aide à l’amélioration de la qualité de vie : aide à dormir, relaxant, anti-vomitif, etc.

Finalement cette plante à l’avantage de potentiellement pouvoir remplacer de nombreux médicaments, parfois mortels. Aux États-Unis, dans les états où le cannabis médical est légal, il y a 14.5% de prescriptions médicales d’opioïdes de moins que dans les autres (dont 20,7% de morphine prescrite en moins). Cela résulte entre 1990 et 2010 à 24.8% de mortalité par overdose en moins dans les états où le cannabis est légal par rapport aux autres sur la même période. Dans un pays où les opiacés tuent chaque année plus de 40’000 personnes et dont 40% des gens suivaient au moment de l’overdose une prescription, l’enjeu du cannabis médical est important.

Peut-on prescrire du cannabis médical en Suisse?

Non.  Actuellement, il est impossible de se procurer du cannabis sous forme de fleurs par un médecin, car la loi Suisse ne l’autorise pas. Il existe cependant le Sativex qui est un médicament issu des molécules de cannabis. Pour se le procurer, il faut être atteint de sclérose en plaques, souffrir d’hypertonie plastique et ne pas réagir aux autres médicaments. Tous les patients atteints de sclérose en plaques ne peuvent donc pas en bénéficier, et il est prescrit en dernier recours. Le Conseil fédéral et  le Conseil national sont ouverts à ce que le cannabis médical soit prescrit en cas d’autres maladies, mais le Conseil des États doit encore se prononcer. Pour l’heure, il est impossible de spéculer pour quelles pathologies la Suisse autorisera la prescription de cannabis.

Peut-on consommer du cannabis médical en Suisse?

Oui. Le cannabis à faible taux de THC (moins de 1%) est en vente libre en Suisse. Heureusement, c’est la molécule de CBD qui est responsable des effets principaux du cannabis médical qui est légale en Suisse. Le THC est cependant étudié pour d’autres propriétés, notamment pour ses effets anti-cancer sur des cellules et des animaux et est d’ailleurs déjà utilisé dans le Sativex contre la sclérose en plaques. Nous détaillons ce qu’est le CBD dans un autre article.

On peut déplorer que les patients ne puissent obtenir des conseils de spécialistes pour utiliser du cannabis. Laissé à eux-mêmes, le traitement est expérimental. Au Canada par exemple, les médecins prescrivent des taux précis des différents cannabinoïdes en fonction du patient. Ils le suivent et ajustent le dosage dans le cadre d’un traitement médical complet.

Nous vous conseillons ces trois reportages, présentant des trajectoires diverses de personnes qui ont eu recours au cannabis médical pour mieux connaître son utilité.

Une enquête de la télévision belge RTBF sur des malades se procurant illégalement et légalement du cannabis médical:

Un reportage de la télévision suisse RTS sur le CBD en usage thérapeutique :

Reportage diffusé sur ARTE sur le cannabis médical et ces usages légaux actuels:

5 Commentaires sur “Qu’est-ce que le cannabis médical?

  1. Didierjean says:

    Super site. Juste relevé en lisant rapidement, deux coquilles qui pourraient décrédibiliser l’article : dans la partie “peut-on consommer du cannabis médical en Suisse ?” Au lieu de “on peut déplore que le patients ne PEUVENT obtenir des conseils, écrire : on peut déplorer que les patients ne PUISSENT obtenir des conseils. Remplacer LAISSEZ à eux-mêmes par LAISSES à eux-mêmes(les patients sont laissés à eux-mêmes. Dans la partie peut-on prescrire du cannabis médical en Suisse ? remplacer : Il est impossible de se procurer DE cannabis par il est impossible de se procurer DU cannabis. Je n’ai pas lu tout le site ;o) mais si vous voulez je peut vous envoyer d’autres coquilles à corriger si j’en relève en lisant d’autre parties des textes. En tout cas Bravo pour votre initiative et merci pour le soulagement que vos produits apportent aux personnes qui souffrent.

    • High Garden says:

      Bonjour Didierjean,

      Nous vous remercions pour votre attention, et nous serions ravis que vous contribuiez à améliorer la qualité des informations diffusées sur ce site internet si ça vous intéresse. Nous sommes persuadés qu’une démarche solidaire permettra à un plus grand nombre de personnes de bénéficier d’un soin adapté à leurs besoins. Communiquer des informations précises est un bon moyen de commencer à faire changer les mentalités qui privent trop de malades d’un accès aux soins.
      N’hésitez pas non plus à nous dire s’il y a des sujets qui vous intéresse.

      Bien à vous,

      L’équipe de High Garden

  2. Followgram says:

    Le cannabis est consomme (en France de maniere illicite) a des fins recreatives pour ses proprietes relaxantes. Dans certains pays, un usage a but medical lui est reconnu (surtout pour son effet orexigene, c’est-a-dire de stimulation de l’appetit chez les malades denutris, atteints de cancers ou de SIDA ).

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