Pourquoi bien sécher du cannabis ?

Le séchage du cannabis est une étape longue de la culture du cannabis, mais essentielle. La qualité du séchage influencera sur le goût de votre fleur, mais également sur la concentration des cannabinoïdes, les terpènes, le parfum, la texture et l’apparence de votre fleur! Et oui, le séchage est la première étape de l’affinage du cannabis une fois récolté. Si elle est négligée, la qualité de toute la fleur en pâtira. C’est pourquoi nous détaillerons ici la méthode optimale pour sécher le cannabis.

Que se passe-t-il lorsqu’une plante sèche ?

Nous laisserons la parole à Jamie pour vous expliquer ce qu’il se passe au niveau moléculaire lorsque des plantes de tabac sèchent. Il se passe le même procédé pour le cannabis. Mais il se situe une différence de taille entre le séchage de cannabis et le séchage du tabac. En effet, les producteurs de tabac cherchent à augmenter la concentration en glucide dans les feuilles. En revanche, il est impératif pour le cannabis, lorsqu’il élimine la chlorophylle, que sa concentration de sucre reste au plus bas car ils dénaturent le goût de la fleur de cannabis. C’est la présence de ces glucides qui donne le goût désagréable des fumées qui font tousser. Vous pouvez à présent détecter du cannabis qui a séché trop vite et produit un nombre important de glucides.

Que se passe-t’il lorsque l’on sèche une plante de cannabis?

Il est premièrement important de faire sécher le cannabis dans le noir pour dégrader la chlorophylle. Mais également à basse température, et d’appliquer l’inverse de ce qu’explique Jamie pour que la chlorophylle se dégrade lentement. Le tabac peut être séché dans des fours à 70° afin de tirer le maximum de sucre lors du séchage, quand nous souhaitons en avoir le moins possible.

Deuxièmement, lorsqu’une plante de cannabis est récoltée, elle continue à vivre. L’activité bactérienne continue sur la plante et les enzymes qui fabriquaient les cannabinoïdes tels la THC acide synthase qui fabrique le THCA, qui une fois décarboxylée se transforme en THC, continue de travailler. À une seule condition : il faut qu’elle sèche lentement. Elle doit se dégorger le plus lentement possible de son eau pour être maintenue en vie. Une plante sans eau résiduelle dans ses branches, feuilles et fleurs mourra. Par conséquent, elle arrêtera de produire des cannabinoïdes et votre plante n’atteindra jamais son potentiel maximum en THCA, CBDA, etc., et finalement en THC et CBD. Vous comprendrez que si vous voulez tirer le bénéfice optimal d’une plante de cannabis, vous choisirez de la faire vivre le plus longtemps possible. Pour cela, il faut qu’elle soit entière avec ses branches et ses feuilles. Les enzymes présents sur les fleurs pourront s’abreuver de l’eau présente dans les feuilles et les branches, et produire des cannabinoïdes. Ils travailleront pendant une période plus longue que si on effeuille notre plante de cannabis avant le séchage, ou si on coupe les fleurs.

Dans quelles conditions faut-il sécher son cannabis?

En plus de l’obscurité, il faudra que la température du lieu de séchage reste fraîche. Cela évitera une évaporation de l’eau trop rapide des plantes. Investissez dans un hygromètre et un thermomètre pour maintenir un environnement avec 55% d’humidité qui ne dépasse pas les 20°. C’est également pour cela que les fleuristes conservent les fleurs dans des frigos pour éviter un assèchement précoce des pétales.

Cependant, il faut éviter une humidité trop élevée qui pourrait provoquer la moisissement de votre cannabis. C’est une plante très sensible à l’humidité. Une fois coupée dans le noir, elle aura une très grande difficulté à éliminer l’excès en eau. Nous vous conseillons de ne pas arroser votre cannabis le jour de la récolte, voir la veille. Vous éviterez un excès d’eau dans la plante dès le début.

Comment bien sécher du cannabis ?

La méthode idéale pour sécher du cannabis est le séchage de la plante entière tête en bas, dans le noir, avec 55% d’hygrométrie. Les enzymes des fleurs pourront continuer de produire des cannabinoïdes et des terpènes. La chlorophylle se dégradera lentement, mais les enzymes pourront dégrader le sucre produit lors de ce processus. La fleur conservera tout de même une belle couleur, car la chlorophylle ne sera pas entièrement dégradée.

Combien de temps faire sécher du cannabis ?

Il faudra environ une quinzaine de jours dans les conditions dictées ci-dessus pour que le cannabis atteigne son état de séchage optimal. Il faudra au cultivateur, dès dix jours, observer son cannabis afin de décider de quand il devra l’effeuiller et le passer en curing, l’étape finale de l’affinage du cannabis.

La tige verte du cannabis doit avoir cédé la place à une tige brune légèrement craquante à l’oreille. Les fleurs doivent également craquer sous la pression des doigts. Elles doivent garder une certaine humidité provoquant de la résistance en son coeur. Vous pouvez également utiliser un hygromètre spécialement étudié pour mesurer l’humidité interne des fleurs qui devrait atteindre les 10-15% d’humidité.

A quoi sert le curing ?

Un curing dans de bonnes conditions vous permettra de faire stagner le séchage de votre cannabis, maintenant la fleur avec une légère humidité. Dans de bonnes conditions, vous pourrez conserver votre cannabis au moins deux ans sans aucune altération des terpènes et des cannabinoïdes. Bien au contraire, votre fleur n’ayant jamais séchée elle continuera à maturer de longs mois. Les enzymes continueront à produire du THCA, et votre cannabis gagnera en cannabinoïdes.

Vous comprendrez également la différence qu’il y a entre une fleur séchée trop vite puis humidifiée, et une fleur n’ayant jamais séché. Dans le premier cas, votre cannabis ne pourra plus maturer puisque les enzymes seront morts. Vous limiterez seulement sa dégradation. Si au contraire vous avez pris soin lors du séchage, votre cannabis s’améliora et produira durant de nombreux mois des terpènes et des cannabinoïdes.